C'est toujours compliqué d'essayer de faire un test d'un Halo. La raison simple à ça, c'est que dans le fond avec Halo, je ne suis jamais déçu (en tout cas pas sur le court terme) mais je ne suis jamais surpris non plus. Mine de rien en une génération, on a eu le droit à Halo 3 (2007), Halo 3 ODST et Halo Wars (2009), Halo Reach (2010) et enfin Halo Anniversary (2011). Avec ce Halo 4, certains attendaient sans doute avec quelques interrogations en tête, le retour de Master Chief, probablement plus par appréhension de ce que 343 Industries pourrait en faire après l'hégémonie du créateur Bungie. Vous avez tous déjà vu les tests à droite et à gauche et comme pour pratiquement toute la série, Halo 4 a récolté à la fois des notes et des tests très favorables et des ventes stratosphériques, notamment sur son territoire, les États-Unis d'Amérique (du Nord). Je ne vous apprendrais donc rien en vous disant que c'est un bon jeu.
Mon test sera donc globalement positif même si j'aurais sans doute quelque griefs à émettre sur le multijoueurs notamment. Cependant je vais commencer par ce qui est vraiment nouveau (façon de parler) à savoir la campagne solo. Halo 4 nous remet de nouveau dans la peau de notre armoire à glace préférée, John-117 aka le Major aka Master Chief aka Le mec dans son armure verte increvable. Réveillé par sa charmante IA, Cortana la bleue dans un vaisseau de l'UNSC nommé le Forward Unto Dawn (voire la série éponyme pour savoir comment il a atterri là) ce cher Major va devoir sortir son casque de son fondement et se remettre rapidement au charbon après un bon gros sommeil cryogénique de 4 ans. Cette nouvelle aventure aux confins de l'espace sera de nouveau l'occasion de croiser les Covenants, cette alliance d'extra-terrestres bariolés, mais également de découvrir une nouvelle race, les Prométhéens, dont le nom n'est autre qu'un croisement entre le dernier film de Ridley Scott et une race éteinte de l'univers de Mass Effect.
Je n'irais pas plus loin sur le scénario. Non pas que j'ai peur de spoiler, loin s'en faut, simplement comme pour chaque Halo que j'ai pu faire, l'histoire n'est pas forcément ce que je retiendrais du titre, pour deux raisons : déjà parce que je ne maîtrise pas le background à 100% et que parfois, je me perds à essayer de comprendre ce qui est vraiment en jeu dans la trame, ensuite parce que j'ai toujours un peu de mal à comprendre l'histoire dans les FPS où beaucoup de ce qui m'est compté, l'est pendant des phases où je suis concentré sur ma propre survie. En l'occurrence, je dois quand même admettre que 343 Industries est parvenu à maintenir mon intérêt malgré que je ne sois toujours pas calé sur le lore de cet univers. L'utilisation de superbes cinématiques, parfois avec le moteur du jeu et parfois en CGI, aide grandement à se sentir impliqué et surtout, l'histoire globale, si elle met clairement en jeu des affrontements de races intergalactiques, se permet d'être à la fois très personnelle et même émouvante dans les deux dernières heures grâce à la relation entre John et Cortana qui n'a jamais été aussi importante.
Si je n'ai donc pas été forcément transcendé par l'histoire, je l'ai tout de même trouvé plus prenante sur cet aspect que pour les autres jeux de la série. Pour ce qui est de son déroulement en terme de jeu (puisqu'il faut bien y venir) je dirais que ce Halo 4 est un très beau patchwork de tout ce qu'on peut aimer dans Halo. Des combats en intérieurs, tantôt Covenant, tantôt humain et surtout Prométhéens. Des combats plus aérés avec de vastes champs pour contourner ses cibles. Des grandes phases de déplacement en véhicules armés qui enchaînent la route pure et les destructions en masse, selon que l'on conduise un warthog ou un scorpion pour l'occasion. Enfin, le jeu nous remet dans des phases aériennes que ce soit dans un pélican, cette énorme vaisseau de transport de l'UNSC, ou dans un sabre, un sorte de X-Wing version Halo.
Dans l'ensemble, la campagne fonctionne bien et gère ses phases avec une certaine fluidité. On l'appréciera d'autant plus que graphiquement, Halo 4 se permet d'être l'un des plus beaux jeux de l'année sur console. Son nouveau moteur est très classe et gère admirablement une foule de détails et d'effets lumineux, tout en affichant des décors à la profondeur de champs énorme (l'une des marques de fabrique de la série). Cette partie technique bien à jour permet en plus à 343 de continuer sur la lignée de Reach et d'assombrir quelque peu son univers en allégeant les teintes vertes et violettes notamment, sans pour autant se diriger une seule seconde vers une désaturation à la Killzone par exemple. Halo 4 reste un jeu très coloré à l'univers marqué, cependant à l'instar de Reach il évite d'être bariolé comme les anciens épisodes canoniques pouvaient l'être. Cette réussite visuelle est de plus soutenue par ce qui est, à mon humble avis, la meilleure bande-son de la série, ce qui n'est pas peu dire. Les thèmes sont parfois guerrier comme dans Halo 3 ou Reach, mais ce quatrième volet apporte quelques sonorités fantastiques notamment dans le monde très ''Tron'' des Prométhéens avec des rappels à Vangelis et son travail sur Blade Runner ou encore quelques accents de Zimmer sur la dernière partie du jeu, pour faire monter la pression.
Sur sa partie solo donc, Halo 4 est très solide et ravira les fans de la saga sans problème, tout en éloignant toujours autant ceux qui n'apprécient pas le gameplay, cela va sans dire. Les différentes missions sont bonnes dans l'ensemble et on retrouve tous les types séquences qu'on aura pu apprécier dans les précédents volets avec notamment une séquence à la Star Wars juste jubilatoire. La direction artistique qui empreinte un peu à Tron et qui finit de baisser légèrement la saturation des couleurs donne un résultat assez bluffant et on ne manquera pas d'apprécier encore les décors splendide de cet épisode. Bref, une bonne campagne solo, peut-être un peu facile (je l'ai joué en héroïque, l'avant-dernier mode de difficulté) mais qui sera encore l'occasion de se triper également à plusieurs. Je lui préfère quand même celle de Halo Reach pour moi un peu plus épique de bout en bout malgré son manque d'implication personnel.
Halo ne serait plus Halo sans un multijoueur très solide. Encore une fois, comme la campagne solo, ce nouveau multijoueur surprend peu mais fait son taffe comme il se doit. Globalement, on retrouve tout ce qui fait de l'interface multijoueur de la série, la meilleure sur console. Le matchmaking est très bien géré. Les menus sont clairs, rapides à l'utilisation et les features comme la sauvegarde des parties enregistrées, la création de clips et de screenshots, transférables à son compte sur le site officiel du jeu, permettent de profiter du titre au delà même du moment où l'on joue tout simplement. Je termine sur l'interface en précisant qu'on a encore gagné en souplesse, si c'était possible, pour inviter ses amis à rejoindre une partie. Un vrai bonheur dès les menus. Pour ce qui est des parties en elles-mêmes, je suis un peu plus mitigé. Autant les modes de jeux sont toujours là en quantité, du Big Death Match à 16 aux King of the Hill en passant par mon chouchou, le Dominion qui consiste à prendre des bases et à les garder le plus longtemps possible pour gagner la partie. Autant dans le jeu en lui-même certains choix me plaisent un peu moins.
Pour commencer, on meurt plus vite dans le multijoueur qu'avant. Ça n'a l'air de rien, mais ça signifie que la plupart du temps, on arrivera à tuer ou à se faire tuer plus facilement sur longue et moyenne distance qu'avant. Ça ne posera sans doute pas de soucis aux amateurs des fusils semi-automatiques comme le DMR, mais étant un adorateur de la combinaison du fusil à pompe et de la mandale dans la gueule (qui représentent 50% de mes kills sur Halo 3 toute parties confondues) je suis un peu plus blasé par ce choix qui certes augmente le rythme de jeu, mais forcément réduit un peu l'aspect ''tactique''. À côté de cela, l'autre chose qui fait tiquer, c'est que l'on a droit à créer son set d'arme pour commencer une partie avec des armes low tier comme le DMR, ou le pistolet Prométhéen (certains se débloquant en progressant dans le jeu) mais les armes top tier comme le sniper, le fusil à pompe, le lance-roquette etc apparaissent beaucoup moins qu'avant. Ils sont proposé en début de partie et mettent énormément de temps à repoper.
Pour contrebalancé ça, si on frag suffisamment, que l'on fait des assists ou que l'on accompli un objectif de partie, on peut commander un largage qui contiendra soit une arme top tier justement, soit un bonus de rapidité, de vie ou de force. Le problème de ce système, c'est que pour peu que l'on commence mal une partie, on ne sera pas aidé pour remonter la pente puisque les adversaires enchaînant les frags seront forcément mieux équipés, et donc feront plus de frags, et donc seront de nouveau mieux équipés. Il est par conséquent plus difficile que dans les autres volets de s'en sortir avec les armes de base et de retourner une situation en deathmatch classique. Ce n'est pas foncièrement mauvais, mais à choisir, je préfère l'équilibrage de Reach ou de Halo 3.
Pour résumer très grossièrement, Halo 4 est un Halo. Si on aime la formule, c'est un très bon cru, bien meilleur que le second ou le troisième pour le solo, mais un peu moins équilibré que ces deux derniers ou bien que Reach pour le multijoueur. Le jeu est magnifique, la direction artistique inspirée (de Tron parfois) et la bande-son est probablement la plus belle de toute la saga. Bref, vraiment un titre solide avec un final épique qui vaut largement son investissement à la condition comme toujours de jouer aussi en multijoueur. Ceci étant dit, malgré la qualité des mini-hamburgers au foie gras de la soirée de lancement, Halo Reach demeure mon épisode préféré de la saga à ce jour.